Impatiente et enthousiaste, j’ai assisté ce mercredi 12 juin 2019 à une avant-première exceptionnelle du film « Fahim » en la présence du réalisateur Pef, alias Pierre-François Martin-Laval, ex-Robin des bois de la série humoristique éponyme de Canal Plus, bien avant sa sortie nationale en octobre prochain.
Inspiré du livre « Un roi clandestin » écrit par Fahim Mohammad et son entraîneur Xavier Parmentier, ce film poignant et drôle retrace l’histoire vraie d’un jeune garçon passionné d’échecs et de son père qui fuient leur Bangladesh natal pour trouver, au bout de leur périple, refuge en France.
Au terme d’un imbroglio juridique mêlant mensonges éhontés et déceptions croissantes, le père, incarné par le remarquable Mizanur Rahaman, se voit refuser l’asile politique, fait l’objet d’une procédure d’expulsion et est contraint de laisser son fils, joué par le jeune et pétillant Ahmed Assad, sur le territoire français conformément à la législation en vigueur.
Dans cette situation désespérée où s’instaure un jeu du chat et de la souris, leur seule et unique chance de pouvoir rester légalement dans ce pays des droits de l’homme qu’est le nôtre tient en la participation de Fahim, qui se révélera être un jeune prodige, au Championnat de France d’Échecs Jeunes.
Aidé dans sa préparation par un entraîneur bourru et colérique, et pourtant réellement touchant, campé par un Depardieu étonnant de justesse et empreint de tendresse bien dissimulée derrière sa mauvaise humeur de façade, et soutenu dès les premiers instants par le personnage interprété par la très attachante Isabelle Nanty, une amie au cœur aussi grand qu’il est généreux et qui ne peut admettre l’injuste décision d’expulsion du père par les autorités françaises, Fahim réussira-t-il à vaincre ses démons intérieurs pour remporter le titre qu’il convoite tant et qui les sauverait lui et son papa d’une cruelle sentence et de sa déchirante issue ?
Ayant eu la très grande chance de rencontrer l’impayable Pef (qui, à la Hitchcock, s’offre un sympathique caméo) ainsi que le très gentil Mizanur Rahaman, véritable migrant lui aussi, méconnaissable dans le film et remarquable dans sa composition, je ne peux que vous encourager à aller voir en nombre cette très jolie œuvre qui retrace une véritable histoire humaine sur fond de quotidien des migrants où les échecs jouent un rôle majeur et salvateur et qui se trouve être un réel hommage à l’entraîneur Xavier Parmentier, disparu bien trop tôt.
Rendez-vous donc en salles le mercredi 16 octobre 2019.